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LE MIROIR DU RAT


Pré-ados | Ados | Adultes - Editions du Palemon - Conception couverture : Bob Laurent & Alain Le Cloarec - Copyright © 2011


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aÿfa aura sans aucun doute été la rencontre qui a tout fait basculer pour Iwan, Thibault et Mélanie. Taÿfa, citadelle aux mille couleurs de peau, aux accents sans frontières. Taÿfa, l’adolescente, dernier bastion de cette liberté à sauvegarder à tout prix. Taÿfa la rebelle qui détient et dévoile les vérités cachées, fédère la jeunesse, crée ses propres systèmes de communication pour échapper à la censure.

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ais Taÿfa sous haute surveillance et objet de toutes les convoitises car elle a fait chanceler le pouvoir du tyrannique Président Bogdich en s’attaquant à Tombmor, l’une des places fortes de son régime. C’est donc entre ses murs que garçons et filles de tous horizons se retrouvent pour organiser la Résistance. Mais c’est aussi entre ses murs que la rouille ronge doucement les mémoires endolories.

E

t puis il y a ces taupes, infiltrées dans la population par le pouvoir qui souhaite pourrir le fruit de l’intérieur. Ces gens qui répandent des rumeurs, provoquent des accidents, des attentats. Ces « espions malgré eux » qui kidnappent les plus jeunes pour les vendre aux Brigades. Les lavages de cerveau les transformeront ensuite en combattants exceptionnels des escadrons d’élites dits « antiterroristes »…

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amais nos trois héros, dont on a perdu l’âge, ne laisseront cependant s’éteindre la flamme de l’espoir...fut-elle l’ultime lueur de vie d’une chandelle à l’agonie.


« Le miroir du rat » est le cinquième volume de la saga des Mange-Rêve. Charnière entre deux cycles, l’ouvrage met en évidence les traumatismes causés par les événements qui ont fait de la vie des héros ce qu’elle est devenue.
L’auteur, par cette prise de recul fait peser sur l’ouvrage et ses antagonistes le poids de la réflexion. Il accentue encore ce repli sur soi en enfermant les adolescents dans l’univers carcéral qu’ils ont eux-mêmes choisi car il est également leur refuge face au monde extérieur où les dangers qui rôdent sont plus voraces encore.
Le rythme du récit s’est nettement infléchi forçant le plus souvent l’action à laisser place à l’introspection. Chacun prend note alors du chemin parcouru et tente d’imaginer ce que sera demain sous le poids du fardeau qu’il a à supporter.
Mais là encore subsiste le doute sur la fragile limite entre la Résistance dans laquelle certains s’installent et le terrorisme vers lequel certains autres seraient tenter de basculer.
La seule chose dont l’auteur semble convaincu, et c’est là le message qu’il délivre, c’est qu’exister est déjà résister.